Naples à Paris

Notre sélection des tableaux les plus remarquables du musée de Capodimonte qui s'invite au Louvre.

les merveilles des Rois de Naples

 

Jusque janvier 2024 se joue un véritable dialogue de chefs-d’œuvre.  Venus d’Italie, une trentaine de tableaux ont quitté la Reggia - palais dominant la baie de Naples, destiné à recevoir la collection Farnèse - et ont rejoint pour un temps les non moins célèbres Grande Galerie et Salon Carré du musée du Louvre.

 

Cette collection d’exception est constituée successivement à Rome, Plaisance et Parme par la famille Farnèse. De cette maison sortirent d’illustres collectionneurs tels que le pape Paul III et le cardinal Alexandre Farnèse. La collection ne cesse de s’enrichir à travers les siècles jusqu’aux années napoléoniennes où le domaine de Capodimonte devient la résidence des rois de Naples et de la famille Bonaparte-Murat.

 

De nos jours, le musée de Capodimonte est le deuxième cabinet de dessin d’Italie après celui des Offices de Florence. Avec l’exposition "Naples à Paris", la Reggia et le musée du Louvre dressent ensemble un panorama des écoles de la Renaissance italienne entre le XVe et le XVIIe siècle. 

 

Parmigianino, Portrait d’une jeune femme appelée « Antea », vers 1535, Naples, Musée de Capodimonte © Bridgeman Images

TITIEN

 

Originaire de la République de Venise, Titien entre à l’âge de dix ans dans l’atelier du peintre Giovanni Bellinni. Dans l’entourage de son maitre, le jeune homme fait la rencontre de Giorgione qui deviendra son associé. Dès 1516, l’artiste prend la charge de peintre officiel de la République de Venise et installe un atelier sur le Grand Canal à San Samuele, dans lequel il est visité par le Tintoret et le Greco.

 

Rapidement, Titien s’illustre dans la création de fresques où il fait montre d’une grande inventivité iconographique. Proche des puissants, il est également loué pour ses talents de portraitiste : il offre ainsi ses services au Pape Farnese et ses cardinaux, aux doges de Venise, à Frédérique II Gonzague de Mantoue dont il décore le palais. Proche de l’empereur Charles Quint, ce dernier offre à Titien une distinction papale jusqu’alors jamais offerte à un peintre, si ce n’est Raphaël: le titre de Chevalier de l’Eperon d’Or.

 

Titien, Danaé, 1544-1545, Naples, Musée de Capodimonte  © Bridgeman Images

Comme beaucoup de peintres de son temps, Titien est épris de culture antique. Son amitié littéraire avec le dramaturge Pierre l’Arétin impacte sa peinture et oriente ses grands nus féminins vers les thèmes de la mythologie grecque. Réalisée en 1545 sa Danée, d’un érotisme lumineux, s’inspire à la fois de la Vénus Endormie de Giorgione et des anatomies toutes de courbes et d’expressivité que Titien découvre à Rome au contact des œuvres de Michel Ange.

 

PARMIGIANINO, DIT LE PARMESAN

 

Apprenti brillant, la légende veut que le jeune Parmigianino ait peint sa première œuvre remarquable à quatorze ans. Son regard, nourris par les compositions du Corrège et des artistes de la Haute Renaissance, sera fondateur dans l’émergence du style maniériste. Au cours de sa carrière, Parmigianino voyage à Rome pour y étudier l’œuvre de Raphaël et rencontre ses disciples. A Bologne, où de nombreux artiste se réfugient pour fuir les mercenaires de Charles Quint, sa peinture prend un tour plus sentimentaliste : les anatomies se font plus dramatiques et gracieuses, les drapés plus ondulants, les compositions acquièrent une élégance extrêmement décorative.

 

Parmigianino, Lucrèce, 1540, Naples, Musée de Capodimonte © akg-images

Guido Reni

 

Un clair-obscur mêlé à la grâce, un moment suspendu : voilà comment caractériser ce tableau représentant deux amoureux se défiant à la course, "Atalante et Hippomène". Deux pommes du jardin des Hespérides - abandonnées à dessein par l’amant pour distraire son adversaire - permettront au jeune homme de remporter la course et la main d’Atalante. Chef d’œuvre de la période dite "classique", ce tableau a été peint en 1618 par Guido Réni alors au sommet de son art. Peintre bolonais formé dans l’atelier de l’artiste flamant d’influence maniériste Denys Calvaert, il acquiert un goût pour les thèmes mythologiques et la monumentalité sculpturale des corps à l’école des frères Carrache. Le succès est immédiat pour l’artiste qui fait ses premiers pas à Rome en 1601 avant d’obtenir le soutien du Cavalier d’Arpin, peintre officiel de Clément VIII, puis de la famille Borghèse et du Pape Paul V.

 

Reconnaissable à sa palette lumineuse, à des attitudes dansantes, à son trait graphique citant la manière de Raphaël, Guido Réni associe dans un séduisant contraste le ténébrisme qui marque les écoles italiennes du XVIIe aux derniers feux du maniérisme.

 

Guido Reni, Atalante et Hippomène, vers 1618, Naples, Musée de Capodimonte © A. Dagli Orti / © NPL - DeA Picture Library / Bridgeman Images

les merveilles des Rois de Naples

 

Jusque janvier 2024 se joue un véritable dialogue de chefs-d’œuvre.  Venus d’Italie, une trentaine de tableaux ont quitté la Reggia - palais dominant la baie de Naples, destiné à recevoir la collection Farnèse - et ont rejoint pour un temps les non moins célèbres Grande Galerie et Salon Carré du musée du Louvre.

 

Cette collection d’exception est constituée successivement à Rome, Plaisance et Parme par la famille Farnèse. De cette maison sortirent d’illustres collectionneurs tels que le pape Paul III et le cardinal Alexandre Farnèse. La collection ne cesse de s’enrichir à travers les siècles jusqu’aux années napoléoniennes où le domaine de Capodimonte devient la résidence des rois de Naples et de la famille Bonaparte-Murat.

 

De nos jours, le musée de Capodimonte est le deuxième cabinet de dessin d’Italie après celui des Offices de Florence. Avec l’exposition "Naples à Paris", la Reggia et le musée du Louvre dressent ensemble un panorama des écoles de la Renaissance italienne entre le XVe et le XVIIe siècle. 

 

Parmigianino, Portrait d’une jeune femme appelée « Antea », vers 1535, Naples, Musée de Capodimonte © Bridgeman Images

TITIEN

 

Originaire de la République de Venise, Titien entre à l’âge de dix ans dans l’atelier du peintre Giovanni Bellinni. Dans l’entourage de son maitre, le jeune homme fait la rencontre de Giorgione qui deviendra son associé. Dès 1516, l’artiste prend la charge de peintre officiel de la République de Venise et installe un atelier sur le Grand Canal à San Samuele, dans lequel il est visité par le Tintoret et le Greco.

 

Rapidement, Titien s’illustre dans la création de fresques où il fait montre d’une grande inventivité iconographique. Proche des puissants, il est également loué pour ses talents de portraitiste : il offre ainsi ses services au Pape Farnese et ses cardinaux, aux doges de Venise, à Frédérique II Gonzague de Mantoue dont il décore le palais. Proche de l’empereur Charles Quint, ce dernier offre à Titien une distinction papale jusqu’alors jamais offerte à un peintre, si ce n’est Raphaël: le titre de Chevalier de l’Eperon d’Or.

 

Titien, Danaé, 1544-1545, Naples, Musée de Capodimonte  © Bridgeman Images

Comme beaucoup de peintres de son temps, Titien est épris de culture antique. Son amitié littéraire avec le dramaturge Pierre l’Arétin impacte sa peinture et oriente ses grands nus féminins vers les thèmes de la mythologie grecque. Réalisée en 1545 sa Danée, d’un érotisme lumineux, s’inspire à la fois de la Vénus Endormie de Giorgione et des anatomies toutes de courbes et d’expressivité que Titien découvre à Rome au contact des œuvres de Michel Ange.

 

PARMIGIANINO, DIT LE PARMESAN

 

Apprenti brillant, la légende veut que le jeune Parmigianino ait peint sa première œuvre remarquable à quatorze ans. Son regard, nourris par les compositions du Corrège et des artistes de la Haute Renaissance, sera fondateur dans l’émergence du style maniériste. Au cours de sa carrière, Parmigianino voyage à Rome pour y étudier l’œuvre de Raphaël et rencontre ses disciples. A Bologne, où de nombreux artiste se réfugient pour fuir les mercenaires de Charles Quint, sa peinture prend un tour plus sentimentaliste : les anatomies se font plus dramatiques et gracieuses, les drapés plus ondulants, les compositions acquièrent une élégance extrêmement décorative.

 

Parmigianino, Lucrèce, 1540, Naples, Musée de Capodimonte © akg-images

Guido Reni

 

Un clair-obscur mêlé à la grâce, un moment suspendu : voilà comment caractériser ce tableau représentant deux amoureux se défiant à la course, "Atalante et Hippomène". Deux pommes du jardin des Hespérides - abandonnées à dessein par l’amant pour distraire son adversaire - permettront au jeune homme de remporter la course et la main d’Atalante. Chef d’œuvre de la période dite "classique", ce tableau a été peint en 1618 par Guido Réni alors au sommet de son art. Peintre bolonais formé dans l’atelier de l’artiste flamant d’influence maniériste Denys Calvaert, il acquiert un goût pour les thèmes mythologiques et la monumentalité sculpturale des corps à l’école des frères Carrache. Le succès est immédiat pour l’artiste qui fait ses premiers pas à Rome en 1601 avant d’obtenir le soutien du Cavalier d’Arpin, peintre officiel de Clément VIII, puis de la famille Borghèse et du Pape Paul V.

 

Reconnaissable à sa palette lumineuse, à des attitudes dansantes, à son trait graphique citant la manière de Raphaël, Guido Réni associe dans un séduisant contraste le ténébrisme qui marque les écoles italiennes du XVIIe aux derniers feux du maniérisme.

 

Guido Reni, Atalante et Hippomène, vers 1618, Naples, Musée de Capodimonte © A. Dagli Orti / © NPL - DeA Picture Library / Bridgeman Images

Les trésors de la Reggia